J'entends souvent les gens dire qu'ils auraient aimé naître dans la bonne famille, celle qui est riche et où l'on ne manque de rien mais croyez-moi, tout n'est pas rose dans ce genre de familles, je sais de quoi je parle. Commençons par le commencement. Je suis née Collins, ça ne vous dit rien ? C'est normal parce que mes parents sont propriétaires d'un grand groupe de cosmétiques, si je vous dis Lancôme ça vous sera sans doute plus familier. Etant petite, je ne me suis jamais posée de questions, j'ai toujours été sage, polie, comme mes parents voulaient que je sois en fait. Je vénérais ma grande soeur qui était mon modèle, mon repère. Je voulais être comme elle. Beaucoup de personnes disaient qu'on se ressemblait elle et moi, nous étions blondes comme les blés, étions souriantes, agréables et tout laissait à penser que je suivrais le même chemin que ma soeur. Nos parents nous voyaient déjà reprendre l'entreprise familiale main dans la main puis nos enfants le feraient et ainsi de suite. Vers l'âge de dix-huit ans, cependant, j'ai commencé à m'affirmer un peu plus, enfin un peu trop selon les dires de mes parents. Je n'étais pas comme ma soeur, je n'étais jamais assez bien, je ne faisais jamais ce qu'il fallait mais je me contentais de serrer les dents et de sourire, prenant sur moi et tentant de me convaincre que tout cela était normal, que je n'étais pas assez douée, pas assez jolie, pas assez distinguée, en bref, je n'étais pas comme mon aînée. 

septembre 2009

Emery, c'est quoi cette robe ? On ne va pas à défilé de mode mais à ta nouvelle école, remonte te changer, prend quelque chose dans la garde robe de ta soeur si tu n'as pas ce qu'il faut. J'inspirais profondément, lançant un regard noir à ma mère et me dépêchant de remonter chercher une robe qui couvrirait mes mollets puisque apparemment celle-ci n'était pas "convenable" aux yeux de ma chère maman. C'est sur que quand on voit son look du XVIIIème siècle là. Plus le temps passe et moins je supporte toutes ses règles, tout ce savoir-vivre dont les gens de la haute société doivent faire preuve. Ma soeur en revanche est comme un poisson dans l'eau au milieu de ces bourges. En revanche, ça n'est pas mon milieu, ça ne l'est plus. Les entendre à longueur de journée se critiquer les uns les autres, être hypocrites, faire de beaux sourires plaqués non ça n'est définitivement pas pour moi mais mes parents veulent que ça le soit, il veulent que je suive l'exemple de ma soeur seulement ça n'est pas ce que je compte faire. J'enfilais rapidement un truc qui me passait sous la main sans regarder plus que ça avant de redescendre au rez-de-chaussée retrouver ma mère. C'est bon comme ça ? Mon ton se voulait légèrement insolent et arrogant mais je ne rentrais plus dans le moule et je le faisais clairement savoir surtout depuis la dernière volonté de mes parents que j'ai du malgré moi subir. C'est déjà mieux et parle moi sur un autre ton veux-tu, dépêche toi ton père nous attend dans la voiture. Je traînais des pieds jusqu'à notre véhicule, conduit par un chauffeur évidemment on ne se refuse rien chez les Collins. Le trajet se déroulait dans le silence, de toute façon je n'avais pas envie de leur parler, je disais toujours le strict minimum depuis leur récente trahison. Je voulais étudier dans une petite université pas chère, je ne savais pas encore quoi mais la danse me plaisait bien, j'en faisais depuis des années, c'est d'ailleurs la seule chose qui rend mes parents fiers de moi au passage. Mais non faire de la danse son loisir c'est une chose, en revanche l'étudier ça en est une autre. Il était hors de questions pour mon père et ma mère que je fasse ça. Je devais aller en commerce, en économie-gestion, en droit, bref quelque chose de prestigieux qui me permettrait de reprendre leur entreprise. Mais tout ça ne m'intéressait pas, je n'aimais pas ça. Pourtant je me suis retrouvée inscrite en première année de droit et commerce international à l'université de Columbia au cœur de NYC. Je savais déjà que j'allais détester cette école et ça ne rata pas. Pleins de gosses de riches qui ne pensent qu'à eux et à leur nombril, tous des copies conformes de ma soeur et de ses amis. Il y avait bien quelques exceptions avec qui je me liais d'amitié mais je pouvais les compter sur les doigts de la main. J'ai subis tout ça pendant quelques années, ne cessant de pourrir la vie de mes parents en parallèle en faisant les pires conneries. Je les détestais et je détestais aussi ma soeur qui fut mon modèle il y a fort longtemps, les choses changent comme quoi. Seulement à vingt-deux ans, je décidais d'enfin dire stop et de vivre ma vie comme je l'entendais.

février 2012

Je te promet que le Brésil c'est au top Em', tu as bien assez d'argent pour y aller, c'est à l'autre bout du monde c'est vraiment ce que tu recherches c'est sur ! Je restais écouter paisiblement mon amie à qui j'avais parlé de mon envie de quitter New-York, les USA et d'aller n'importe où tant que c'était loin de ma famille en fait. Un endroit où je pourrais enfin faire ce qui me plait et me débrouiller par moi-même, bref mon paradis. C'est comme ça qu'elle a commencé à me parler du Brésil qui apparemment correspondait tout à fait à ce que je désirais. Oui parce que je voulais un minimum de soleil, m'exiler en Sibérie non merci ! En plus, il y a de plus en plus de jeunes qui migrent là-bas et plus je l'écoutais plus je m'imaginais très bien à me dorer sur une des plages de Rio ou Brasilia, un cocktail en main. J'ai donc commencé à m'intéresser à ce pays et me renseigner sur les démarches et une fois tout fait, mes billets achetés et ma valise faite, je passais voir mes parents. Mon vol était dans cinq heures. Papa, Maman, oh tient même princesse Jaycee est là parfait ! Je pars pour Rio de Janeiro dans cinq heures, c'est au Brésil des fois que vous ne saviez pas, je me débrouillerais vous en faites pas, je vous enverrais un mail par mois histoire de vous prévenir que je ne suis pas morte, sur ce, bon vent ! Je ne leur laissais même pas le temps de me retenir que je montais déjà dans le taxi direction l'aéroport JFK de New-York. J'avais déjà prévu tout mon programme, pendant deux mois je ferais un road trip dans tout le Brésil, je devais aller à Brasilia la capitale puis Sao Paulo  et je finissais par Rio de Janeiro où je pensais rester plus longtemps voire carrément m'y installer si je trouve un truc.

mars 2012

Max tu peux me passer la bouteille d'eau derrière toi s'il te plait. Celui-ci me l'a tendit et je me dépêchais d'en boire de longues gorgées, c'est fou comme il peut faire chaud au Brésil, je n'ai pas l'habitude. Il faut dire qu'à Portland à cette époque, on atteint difficilement les quinze degrés. Je marchais un peu pour me dégourdir les jambes. Dans quelques jours nous serions à Sao Paulo si tout se passait bien, je dis nous puisque depuis une petite ville, je ne suis plus seule dans mon road trip. J'ai rencontré Max, un anglais qui comme moi a débarqué au Brésil pour vivre une aventure. Du coup on a décidé de continuer notre route ensemble et au fil du temps, on est devenu super proches mais sans aucune ambiguïté ce qui n'est pas forcément mon habitude mais avoir un pote mec sans arrières-pensées ça fait du bien aussi. Em' c'est bon on peut y aller ? Non parce qu'à ce rythme là on sera à Sao Paulo dans trois mois hein ! Je lui tirais la langue et rentrait dans notre jeep, ouai autant utiliser l'argent que j'ai à bon escient. Les pieds sur le tableau de bord, nous roulions en direction de la capitale. J'avais hâte d'y être, d'enfin renouer avec une grande ville et de pouvoir m'acheter des trucs que je ne trouvais pas dans les villes plus petites du Brésil. J'avais pu pour le moment envoyé un seul mail à mes parents mais je ne vais pas me plaindre, à moi la liberté. Je n'ai plus aucune contrainte, rien. Je peux porter des mini-shorts, des robes trop courtes, rentrer à minuit, boire sans me souvenir de rien le lendemain, je vis enfin. 

avril 2014

Infos en vrac :

☆ américaine, origine ukrainienne
☆ a migré au Brésil pour fuir sa famille qu'elle ne supportait plus il y a 2 ans
☆ barmaid pour un bar de plage la journée
☆ escort girl le soir
☆ passionnée de danse
☆ intriguée (et attirée) par un de ses clients, un fils à papa bourré de fric mais pas comme les autres
☆ niveau modeste, elle vit au jour le jour
☆ aime les femmes et les hommes mais avec une préférence pour la gente masculine
☆ affectueuse ✩ butée ✩ pétillante ✩ lunatique ✩ tolérante ✩ chieuse ✩ sensuelle ✩ joviale ✩ caractérielle ✩ loyale ✩ énervante ✩ rusée ✩ rebelle ✩ naturelle ✩ jalouse ✩ gourmande ✩ sportive ✩ artistique ✩ créative ✩ rancunière ✩ dynamique ✩ vulgaire ✩ coquette ✩ drôle ✩ séductrice ✩ passionnée ✩ sensible (mais uniquement devant les comédies romantiques !)
☆ en coloc avec 3 autres nanas dont sa cousine
☆ née à NYC et y a toujours vécu

J'ai déjà ... été saoule jusqu'à ne me souvenir de rien ✩ danser sur le comptoir d'un bar ✩ été brune ✩ nager complètement nue ✩ été bénévole dans une association ✩ été mariée ✩ manger de l'herbe ✩ été sur chaque continent ✩ essayé d'apprendre le russe et l'arabe sans succès ✩ remporté des concours de danse ✩ fait du mannequinat ✩ coucher avec un inconnu ✩ perdu mes clés de l'appartement ✩ pris de la drogue ✩ fait un saut en parachute ✩ pleurer devant toutes les comédies romantiques possibles et imaginables ✩ eu un chat ✩ été renvoyée d'un cours ✩ embrasser une fille ✩ draguer un prof ✩ fouiller dans le portable d'un ex ✩ dormi à belle étoile ✩ nager avec des dauphins ✩ couché avec le premier petit ami de sa soeur juste pour la faire chier