Milan, Italie # 1995

Je suis né et j'ai grandit au coeur de l'Italie, à Milan avec ma mère et mon père. Fils unique, je n'ai pas été victime d'un manque d'affection, bien au contraire. Mon père qui était un homme d'affaire italien ne fut jamais trop absent et une mère avocate venant d'Argentine. Aimée et éduquée comme n'importe quel enfant aurait du être élevé, je n'ai jamais manqué de rien, bien au contraire. J'aimais mes parents et je leurs rendais bien. Pas capricieux, calme et aimant, j'écoutais ce que l'on me disait, faisant ce qu'on m'autorisait à faire. Trop calme pour être honnête ? On aurait pu le croire, mais en réalité, j'étais réellement heureux et le fait que je passe beaucoup de temps avec ma famille ne fut pas réellement sans conséquence. Vivant entre Milan et Buenos Aires, je sus parler très jeune deux langues, qui étaient en quelque sortes mes langues natales. Mais la perfection de cette enfance finit par se briser. Non, mes parents n'avaient pas brutalement changés,  non je n'avais changé, non nous n'étions pas en tords, du moins pas nous directement. En réalité ce qui vient tout gâcher fut un accident, volontaire ou non, les freins de la voiture cédèrent sur le chemin du retour et la voiture sortie de la route. Mon père qui était au volant mourut sur le coup, mais ce ne fut pas le cas de ma mère. Sonnée, mais bien vivante, elle se détacha alors que lentement, la voiture commençait à s'enfoncer dans les bras obscures du fleuve. Elle essaya de me rejoindre pour me détacher moi aussi, elle essaya de me libérer, mais elle était bloqué et la seule chose qu'elle fut en mesure de faire fut bien d'appeler les secours et prier pour qu'ils arrivent à temps, ce qu'ils firent pour moi, mais en brisant la vitre pour me sortir de là, ils la condamnèrent. Moi vivant, eux morts, j'avais l'impression de voir mon monde s'écrouler. Oui, je n'avais que sept ans, mais c'était la pire chose qui pouvaient m'arriver à l'époque, bien plus lorsqu'il fut question de savoir qui allait me récupérer. Car oui, une guerre aurait pu commencer car étant le seul héritier vivant, j'étais seul avec en ma possessions plusieurs millions… Un héritage que je ne pourrais toucher, pas de suite. Un détail que l'on ne me donna pas, car trop jeune, mais un détail qui était censé me suivre. Oui, mais un détail qui fut oublié lorsqu'il fut question de m'élever. On voulait bien de l'argent, mais pas de moi… Triste ? Pathétique ? Je n'en savais rien, mais si j'avais su à l'époque de ma garde se joua la dessus, je pense que je n'aurais pas autant pleurer à l'idée de voir mes proches me tourner le dos. J'allais finir seul, tout simplement seul.

Buenos Aires, Argentine # 2000

L'on m'avait ramené en Argentine, pensant qu'une grand mère voudrait bien de moi, mais ce ne fut pas le cas, personne ne voulut de moi et ce fut finalement un orphelinat qui me prit. Un enfant parmis tant d'autre, mais un enfant qui avait connu ses parents et qui fut victime de bien des mots, des coups et tout autre de chose que des enfants pouvaient se faire entre eux lorsque la différence était trop grande. J'avais eu des parents et de l'argent, pas eux, et ils me le firent regretter avec force, un peu trop si l'on considère que les premières années de ma vie la-bas se termina à l'infirmerie ou l'hopital. Le pire dans l'histoire étant qu'au final, j'étais comme eu, je n'avais personne et si j'avais quelque chose, un héritage, les papiers, les traces de ce dernier furent perdu… Plus le moindre intérêt, j'étais comme les autres. Et comme les autres, je vis des couples s'enchainer, des personnes me poser des questions, me parler et essayer de se faire à l'idée de m'avoir avec eux, mais ce ne fut qu'après cinq ans qu'un couple s'arrêta réellement sur mon cas. Ils étaient Argentin, ils n'avaient pas d'enfant, car elle ne pouvait pas et elle en souffrait. Lui, il s'en foutait un peu, en fait la seule chose qui l'intéressa fut de savoir si oui ou non j'avais déjà monté à cheval. Ce qui fut le cas, certes cela remonté à quelques années à présent, mais j'avais déjà monté à cheval, pour le reste, il ne resta même pas. C'était elle qui fut la. Elle me demanda comment était ma vie avant et en fait ce fut la seule à me poser les vrais questions, des questions qui changeaient et qui firent que lorsqu'elle partit, j'eus l'impression que l'on m'abandonnait. Oui, je n'avais pas cru m'attacher à quiconque.

Mais comme d'habitude les jours qui suivirent furent vide de toute rencontre. Et comme d'habitude, je perdis espoir. De toute façon ici, c'était toujours ainsi, des espoirs, mais que des espoirs. Pourtant quelques semaines plus tard, l'on vient me chercher, moi et mes rares affaires ayant survécut à mes années ici. Et l'on m'attira loin dans l'entrée. Je découvris alors la femme qui m'avait beaucoup parler et la femme qui allait m'adopter, du moins si je ne me faisais pas de film. Ce qui fut le cas. J'avais eu raison, elle m'adoptait… Expliquer ce qui passait dans ma tête à cette instant était un peu impossible, d'un côté je ne voulais plus vivre ici, mais je ne pouvais pas non plus accepter comme ça d'oublier ma famille. En fait ce fut réellement compliqué à faire, réellement, mais pas impossible, du moins j'y croyais, car je voulais quitter cet endroit, je ne voulais plus jamais y retourner.

Santa Rosa, Argentine # 2003

Mon père actuel avait donné son accords en sachant que j'avais déjà eu un contacte avec les chevaux et ce n'était pas pour rien. En effet mes nouveaux parents vivaient à côtés de Santa Rosa, dans un élevage de diverses races argentine. Non pas pour la viande, mais bien pour le loisir et la compétition. Alors certes, j'avais rapidement compris que le fond de commerce et le plus gros du cheptel était destiné à la viande, mais l'élevage de base était pour autre chose. Passionnant ? Pas pour tout le monde, mais pour ma part, j'aidais à nourrir avant d'aller à l'école et en revenant je mettais le pieds à l'étriller avant de faire mes devoirs. J'avais aimé les chevaux à l'époque, mais en grandissant ici, j'avais appris à me réfugier dans leurs box, à travailler dans la paille et à surveiller les poulinières. J'avais quitté un orphelinat pour une autre prison, mais une prison sans barreau. Je n'étais sans doute pas le meilleur des cavaliers et j'étais d'ailleurs rarement sollicité pour débourrer nos chevaux à l'obstacle, mais tout ce qui était à côté n'avait aucun secret pour moi. Je les connaissais, je les comprenais et puis, je préférais parcourir ce pays à cheval plutôt que de courir les concours dans l'espoir de les vendre plus cher. Non pour ça mon père adoptif avec son dieu vivant, à savoir son cavalier qui limite était mieux traité que moi. Mais bon, je n'étais pas ce genre de garçon capable de ressentir un quelconque ressentiment, tant que je pouvais m'épanouir, et sérieusement à 15 ans, je préférais réellement ne pas me prendre la tête plutôt que d'essayer d'être une perfection. Non, je préférais aider ma mère, celle qui avait réellement l'intention d'élever des animaux et non des objets pour parader.

D'ailleurs c'est ce respect pour la vie qui nous réunis car presque tous les jours, nous partions une heure ou deux en fin de journée nous balader dans les plaines avec les retraités de l'élevage, ceux que mon père adoptif souhaitait envoyer à l'abattoir et que ma mère et moi sauvions depuis trois ans en les proposant à des touristes pour des balades tranquilles. Oui, on avait du faire preuve d'imagination pour les sauver, mais surtout leurs donner un intérêt financiers. Enfin voilà, c'était ma nouvelle vie, et si je n'aimais pas tout, j'avais un peu l'impression d'être à nouveau moi.

Santa Rosa, Argentine # 2005

Mon père adoptif n'était pas l'homme le plus tendre du monde, amais depuis mon arrivée, je l'avais vu changer, lentement, mais surement. Il était devenu strict, froid, distant et intransigeant. Pourquoi ? Je ne le sus jamais, mais lorsqu'il commença à me frapper, je compris que je n'aurais plus jamais l'occasion de vivre normalement. Et encore, c'était moi, je m'en fichais un peu, mais quand il a commencé à lever la main sur elle… Je pense que je vis rouge, alors j'ai commencé à la défendre, prenant plus de coup, finissant à nouveau à l'hôpital. Mais je le détournais, c'était le principale, mais un jour, il devint un peu plus violent et en pleine nuit il l'a frappa si fort qu'elle tomba dans les escaliers, la croyant morte et voyant ma vie s'écrouler à nouveau, je fus pris d'un excès de rage qui me dépassa moi même. Je n'avais jamais été maigre et travailler dans une écurie avait finit par me sculpter une certaine musculature. Ainsi donc, lorsque je rappliquais pour de vrais… Ce ne fut pas s'en dégât. Il finit donc par tomber et une fois au sol, je le frappais avec tellement de force que son sang commença à tacher le sol et mes mains. J'allais le tuer, je l'avais tué et je m'en rendis compte lorsque ma mère hurla. Elle n'était pas morte, mais me voir ainsi l'avait fait paniquer. Me redressant donc un peu tremblant, je la tirais loin de la maison, prenant la voiture sans jamais avoir conduit. Nous arrêtant devant l'hopital elle fut prise en charge et voyant tout cela, ils comprirent qu'il y avait eu quelque chose de grave.

Le reste n'appartient qu'à nous, mais aucune charge ne fut retenu contre moi, légitime défense, violence reconnu… bref, il n'y avait rien à ajouter si ce n'est que je recommencerais autant de fois qu'il le faudra pour la défendre. J'avais tué mon père adoptif, mais j'avais surtout prouvé que elle, bien qu'elle ne m'est pas porté, était ma mère et qu'à présent, c'était elle avant moi.

Rio, Brésil # 2010

J'avais appris une chose dans ce monde, quand quelque chose commence mal, ça finit mal. Cela faisait 5 ans que j'avais tué mon père adoptif et depuis, les affaires fonctionnaient assez bien, du moins assez pour vivre et respecter notre étique. Je n'avais pas fait d'étude supérieur, j'avais fini au lycée pour continuer ici, à l'élevage et ça m'allait très bien. Tout ce qui avait pu nous précéder était derrière nous, mais arriva un jour ou un homme plus jeune que moi et que je ne connaissais pas nous menaça. Pourquoi ? Comment ? Je en compris pas tout, mais au final, je savais que j'avais un choix à faire. On en voulait à l'affaire de ma mère, ou à son placement, et au final, c'était elle ou moins. Oui, cela ne s'arrêterait jamais, j'avais l'impression qu'il était impossible que cela s'arrête… Pourtant, lorsque je compris que j'avais la possibilité de l'aider, de la sauver et de faire en sorte qu'elle ne perde pas sa ferme, je le fis, sans réfléchir, acceptant de rejoindre le Brésil et Rio pour découvrir ce qui m'attendait, ou plutôt qui. Sanaël Pereira, cela ne vous dit rien ? J'en doute. Son père est une pointure et depuis que son fils avait décider de le suivre, disons qu'il avait commencé à s'entourer. Que faisait un gamin de ferme ici ? Disons que le fait que j'ai su tuer à main nu était en soit suffisant sur un cv, ajoutez à cela que je ferais tout pour ma mère… Et ce même si c'était ma mère adoptive. Alors oui, en 2010? J'ai pris l'une des décisions les plus importante de ma vie, à savoir quitter l'Argentine et ce définitivement pour devenir l'homme de main d'un mafieux, en fait non, l'homme de main DU fils DU mafieux.

Oui, ma mère avait attiré la mauvaise personne et je comptais bien lui donner le temps de vivre, je comptais bien assumer… Je comptais bien avoir d'autant plus de sang sur les mains. Je n'étais ni violent, ni méchant, mais je savais que je fréquentais un monde ou je ne pouvais plus être un brave type. Je devais obéïr, un point c'est tout.

Rio, Brésil # 2014

Si il y avait bien une chose que j'appréciais chez mon nouveau patron, c'était bien les écuries qui bordaient sa maison. Je n'étais pas né avec un cheval entre le jambes, mais j'avais appris à les aimés avec le temps et inévitablement, je me sentais attiré vers eux. Alors oui, j'appréciais devoir me rendre dans cette maison, même si mon destin n'y était que peu engageant, j'aimais m'y rendre. J'avais l'impression, en quelque sorte, qu'après chaque demande, chaque réclamation désobligeante, il y avait cet échappatoire. Et ainsi, bien que le sang continue à couler sur mes mains, je pouvais nettoyer mon âme à leurs côtés. Ainsi aujourd'hui n'échappa pas à la règle, loin de là. Finissant donc par me dérober vers la cours, j'avais rejoint les écuries avant de remarquer que l'un des chevaux que j'appréciais de part la complexité de son caractère n'était pas seul. M'avançant alors, j'approche ma main de son encolure avant de souffler quelques mots. La jeune compagne de l'équidé sembla alors prise de peur car presque aussitôt elle recula en manquant de se faire mal. Elle doutait que Sanaël soit dans les parages, je le savais très bien et c'était pour lui échapper que j'étais ici. Elle me conseilla alors de ne pas toucher l'animal, mais je le connaissait déjà très bien, et comme tout les chevaux, il était sensible à quelque chose, il avait son propre caractère et tant que l'on ne le connaissait pas, ou ne l'acceptait pas, il n'irait pas dans notre sens. Je connaissais les chevaux et ils le sentaient, ce qui n'était pas le cas des humains, comme elle qui était bien étonné… Ne pouvant rester plus longtemps, j'avais du la laisser seule, mais disons que je ne fus pas prêt d'oublier son regard, ni même les rougeurs qui avaient envahis son visage. Elle avait quelque chose, elle dégageait un sentiment étrange que je ne saurais expliquer et pourtant, face à cet inconnu, je me sentais attiré.

J'avais eu du mal à savoir à qui j'avais eu à faire et lorsque ce fut fait, je pense que je fus directement moins attiré. Non pas qu'elle ne soit pas sans intérêt, mais disons que sa famille m'employait et que je n'avais pas le droit de poser un regard sur elle, en fait, je n'avais pas le droit de l'approcher en soit, pourtant, à de nombreuses reprises, je la revis aux écuries. Essayant de passer le plus souvent mon chemin, il arriva un soir ou je n'en fus pas capable. Elle semblait en difficulté pour seller, et je pense que le temps n'aidait pas. M'approchant alors, j'arrivais dans son dos avant de glisser mes mains sur les siennes et de saisir la lanière en cuir qu'elle tentait de fixer. « C'est l'humidité qui joue des tours… ». Lui faire peur ? Visiblement car elle se retourna sans attendre, le regard presque affolé avant que je ne glisse mes mains sur ses hanches pour la porter sur sa selle. J'aurais pu éviter ? Oui, mais il y avait quelque chose qui m'empêcher de détourner mon chemin… Quelque chose de dangereux…