Pendant des années, j'ai vécu la vie luxueuse des petites Brésiliennes bien nées. Mon père, Roberto Marinho, a hérité avec ses frères de Globo, le plus large média du Brésil, et cet héritage nous permettait de vivre dans le luxe, la joie et l'insouciance. Enfin, ce privilège m'était réservé, car ce que je ne savais pas, c'était que Globo n'était pas l'unique empire dont mon père avait hérité. Mais nous y reviendrons plus tard. Je suis née le 27 janvier 1990, la petite fille tant attendue par mes parents, après trois garçons qu'ils aimaient énormément. J'ai toujours été entourée, protégée, aimée par mon père et mes frères, te je considère toujours ma mère comme ma meilleure amie et alliée. Les 18 premières années de ma vie n'ont été qu'insouciance et bonheur. Je vivais sous le soleil du Brésil, à l'abri de la pauvreté, de la criminalité et des problèmes que connaissent la plupart des brésiliens. Je m'épanouissais pleinement dans mon cocon doré, entouré par mon meilleur ami et mes nombreuses amies. J'étais une élève douée, et une sportive accomplie. En effet, depuis toute petite, mon père m'avait fait prendre des cours de self défense et je m'étais découverte une passion pour le tir à l'arc. Ses choix, asse peu courant pour une petite fille de bonne famille, ne m'avait pas surpris. En effet, mon père m'avait expliqué que même si je serai toujours accompagnée de personne pouvant assurer ma protection, Rio restait une ville dangereuse et il était mieux que je sache me défendre. Et puis, c'était moi qui avait supplié mes parents de m'inscrire à des cours de tir à l'arc après que je me sois découverte une passion pour ce sport lors d'une journée découverte organisée par mon école. Arrivée au bout de ma scolarité obligatoire, j'avais eu la joie de me voir accepter dans l'université de mes rêve : Yale, aux Etats-Unis. Ma vie parfaite continuait sur la voie royale. De plus, mon meilleur ami, mon double, celui pour qui je commençais à développer des sentiments plus fort que de l'amitié avait lui aussi été accepté. Mais tout s'écroula si rapidement. Le soir de ma remise de diplôme, mon père, mes trois frères et moi décidons de ne pas rentrer en limousine avec ma mère, mais de rentrer à pied et d'aller manger une glace au bord de l'eau. Je me souviens si bien de tout, de ce moment où mon insouciance et mon enfance se sont envolées. Mon frère aîné, João, me taquinant avec son bras sur mes épaules, les jumeaux, Leandro et Caio en train de se chamailler et mon père, un grand sourire sur les lèvres à la vue de ses enfants heureux. Un sourire qu'il aura jusqu'à ce qu'il tombe, terrasser par une balle en plein coeur. Puis c'est le sourire de João qui disparait, et ma robe blanche et immaculée se retrouve tâchée du sang de ce frère que j'aime tant. Sans que je comprenne ce qui se passe, je vois Leandro et Caio sortirent des armes de sous leurs chemises. Je suis en choque, je ne bouge pas, je ne sais pas quoi faire. Des balles fusent de partout, le sang coule, et je comprend que je ne reverrait ni mon père ni Joao. Des larmes coulent le long de mon visage, mais je n'arrive pas à bouger ni à fuir comme mes frères me le crient. Je sens des bras que m'attrapent, et cela distrait suffisamment Caio pour qu'il ne voit pas arriver une balle. Touché au ventre, je vois le sang coulé à travers sa blessure à une vitesse impressionnante. Leandro se précipite à ses côtés, et c'est au coeur qu'il est touché. Il tombe sur Caio, mais je comprend qu'il est trop tard. Les minutes qui suivent sont les pires de ma vie. Je vois mon frère agoniser alors que les monstres qui ont détruit ma famille s'approche de moi et me volent la dernière chose que j'avais : ma virginité. Je m'évanouis, trop choquée, trop meurtrie par les événements. Avant de me laisser envelopper par la torpeur, j'entends des mots qui vont plus tard faire ma force. "Laissons la vivre, elle ne pourra jamais nous atteindre, elle est trop fragile pour pouvoir faire ce qu'il faudrait faire pour nous atteindre." Je sombre, espérant presque qu'ils reviennent sur leur décision et qu'ils viennent abréger mes souffrances. Je me réveille à l'hôpital, ma mère a mes côtés. Elle m'annonce que Caio n'a pas survécu, qu'il n'y a plus qu'elle et moi. Je ne me présente pas à l'enterrement, trop blessée, trop choquée pour pouvoir apparaitre en public. Officiellement, nous avons été victime d'un vol qui a mal tourné. Mais ma mère finit par m'expliquer la vérité. C'est une famille rival qui nous a attaqué pour empêcher la branche des Marinho de gagner encore plus de part dans les activités mafieuses de Rio. Je suis sous le choc, jamais je n'aurai imaginé que mon père et mes oncles puissent toucher à ce genre de chose. J'apprend aussi que mon oncle, le dernier frère de mon père, c'est "suicidé" le lendemain de l'attaque. Je comprend donc qu'il a lui aussi été éliminé. Heureusement, ses fils, mes cousins, n'ont rien. Ma mère se décide à tout me raconter. Comment mes frères étaient au courant de tout depuis toujours, comment mon père les avaient préparé pour prendre sa suite, et que c'est pour cela que Caio et Leandro portaient des armes. Et puis, elle m'explique qu'elle et mon père ont voulu me protéger de tout ça, m'offrir la vie de princesse que je méritais. Après tout, ils avaient trois fils, bien assez pour assurer la survie de la lignée. Mais voilà, mon père, mon oncle et mes frères sont morts, et selon les règles familiales, la tête de la famille me revient, si je la veux. Si je refuse, je transmets mon droit à mes cousins, eux aussi formé depuis des années à tout ce que cela implique. Mon premier réflexe est de refuser, de partir de Rio, d'aller à Yale et d'oublier tout ça. Et puis, les mots de ses monstres me reviennent en tête et je sais où est ma place. Je sors de l'hôpital et convoque mes deux cousins, Nuno et Felipe pour parler avec eux. Nous avons toujours été très proche, et je leur explique ma décision, leur indiquant que je ne prendrai la tête de la famille que si j'ai leur soutient. Ils me l'accordent, et c'est ainsi qu'avec eux, j'apprend tout ce que je dois savoir pour devenir la tête d'une organisation mafieuse. Quand mon meilleur ami frappe à notre porte pour me convaincre de le suivre aux Etats-Unis, je refuse de lui ouvrir la porte et il finit par partir sans moi. C'est mieux ainsi.
Les années ont passées, et j'ai changé, je m'en rends bien compte. La petite princesse insouciante a disparu, laissant place à une femme calculatrice, distante et froide. Bien sur, je donne toujours le change, je fais mine d'être restée la même en public, je ne peux pas laisser entrevoir les changements en moi. Il est important que personne ne se doute que c'est moi qui ait pris la tête des opérations. Nuno et Felipe me sont d'une grande aide, et je les considère comme mes seconds. Mais je sens que des policiers trop bien intentionné s'approche un peu trop de nos affaires. Pour le moment, ils ne nous soupçonnent pas et n'ont pas fait le lien entre les dernières bavures essuyées et le groupe Globo. Pour que cela reste inchangé, j'ai pris sur moi pour séduire un de ses policiers, pour que nous puissions avoir les informations dont nous avons besoin sur leurs avancées. Il est gentil et doux, mais je ne peux me laisser attendrir par tout ça. La famille avant tout. Je veux que plus jamais un Marinho ne vive ce que j'ai vécu, et je ferai tout ce qui est possible pour tenir cette promesse.